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Née en Belgique de père d’origine allemande et de mère belge, Audrey Meyer-Munz vécut à Bruxelles jusqu'à la fin de ses études secondaires. Pendant son enfance, ses parents lui firent découvrir diverses cultures du monde et dès l’âge de 4 ans, elle chérissait déjà le rêve d’aller vivre en Israël. Ce rêve s’intensifia jusqu'à l’âge de 17 ans et plus précisément jusqu’au jour de la fête de Hanoukka. Ce jour-là, elle reçut de la part de ses parents des gants et un torchon de cuisine, cadeau inhabituel et geste symbolique par lequel ils reconnaissaient son indépendance et consentaient à son désir d’aller s’installer dans un pays étranger loin du leur. Et certes, en 1984, Audrey immigra en Israël.

Jérusalem fut la première étape qui dura quatorze ans. Les dix premières années, Audrey se spécialisa dans le domaine de l’art et de la culture japonaise avec l’obtention d’une licence, puis d’une maitrise et divers voyages au Japon. Pendant toute cette période, elle renforça sa passion et son amour pour la culture captivante de ce pays. 

En l’an 2000, elle ressentit le désir de changer d’environnement et déménagea à Tel Aviv. Deux ans plus tard, un jour d’automne, alors qu’elle était entrée dans une petite librairie, elle tomba sur un livre multicolore qui allait radicalement changer sa vie : l’auteur de ce livre était celle qui deviendrait sa première professeure de mosaïque. 

Bien que la mosaïque s’élabore à partir de fragments brisés en petits morceaux, c’est pour Audrey une œuvre entière, intégrale et volumineuse. Cette forme d’art la séduit justement par le fait que, dans son for intérieur, elle la ressent comme une œuvre de dimension gigantesque. 

Un autre élément interpellant Audrey est l’effet de la lumière sur la mosaïque ; celui-ci est devenu un facteur capital dans son travail et est profondément ancré en elle. Elle l’attribue au passage qu’elle opéra dans sa vie, d’un pays européen grisâtre vers un pays baigné de lumière. Durant les années passées dans la capitale israélienne, les couchers de soleil dorés sur les maisons de pierre de Jérusalem étaient un spectacle envoûtant et jusqu'à ce jour, le dialogue tenu entre les tesselles de mosaïque et la lumière est de première importance dans son art. 

 

Les tesselles de mosaïques sont les vitamines des Arts Plastiques

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L'artiste

En outre, il y a une correspondance entre le départ de la maison familiale en Belgique ayant exercé sur elle un transfert culturel de taille, et l’art de la mosaïque : lorsqu’elle fait allusion au fait que son travail est une activité de déconstruction menant à une rencontre renouvelée entre fragments et lumière, elle se réfère sans aucun doute à l’expérience de son propre vécu, à la capacité de s’adapter à un nouveau pays et à sa percée personnelle et artistique. 

En 2005, Audrey inaugura son premier studio. Au fil du temps, elle fit plusieurs voyages à l’étranger surtout dans diverses villes italiennes où elle suivit la formation de grands maîtres spécialistes des techniques anciennes de mosaïque traditionnelle. 

Audrey se considère comme une femme et une artiste profondément consciente de son entourage sociopolitique et estime que le souci de l’autre est une valeur suprême. L’art est une façon de transmettre des messages humains et sociaux. Ainsi, par exemple, dans le cadre d’une initiative nationale pour l’encouragement de l’activité civique, elle prit part à un projet avec des collégiens de la ville de Sdérot alors que la bourgade était sous les bombes : un long banc construit et décoré en mosaïque selon les directives d’Audrey fut intitulé par les élèves « Le Sourire de l’Univers ». Résultat ? Ce qui était auparavant un recoin insalubre de la cour de l’école devint un charmant endroit de plaisance. 

En 2006, lors de la période durant laquelle le sort de trois soldats israéliens kidnappés par le Hezbollah et le Hamas était encore inconnu, un mouvement populaire ayant comme slogan « Ne laissez pas l’indifférence les tuer » se leva en Israël. Pendant cette période, Audrey participa à un projet artistique pour lequel elle choisit de transformer une simple chaise de plastique en une œuvre de mosaïque étonnante exprimant la crainte de l’apathie nationale. 

« Désir de paix » est le nom d’une autre grande exposition à laquelle Audrey participa en Galilée lors de la seconde guerre du Liban. Son but était de supporter les citoyens du nord d’Israël et de s’identifier avec leur souffrance alors que la région était bombardée jour et nuit. Elle participa également à l’exposition intitulée « Jusqu'à ce que la fumée blanche sorte» qui était focalisée sur la question « Qu’êtes-vous prêt à faire pour mettre fin au conflit israélo-palestinien ? ». 

Audrey est régulièrement invitée à des foires, des expositions et des biennales internationales de renommée où elle jouit de reconnaissance et d’estime. Ses travaux sont présentés aux cotés des œuvres de peintres, sculpteurs, photographes, artistes de vidéo-art, etc., et comme la mosaïque est rarement exposée dans ce genre d’évènements artistiques, c’est un grand honneur pour elle que d’y être invitée et exposée. Elle a choisi le terme de « picto-mosaïque » pour définir les tableaux de mosaïque qu’elle crée, des œuvres-messagères, porteuses d’émotion sur les murs

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